Anthropomorphisme

Comment notre tendance naturelle à l’anthropomorphisme pervertit notre relation aux robots.

Question soulevée par l’existence de Foot, notre robot qui souffre.

La question de l’anthropomorphisme

Notre tendance naturelle à considérer le monde à travers le prisme de l’humanité, notre vision anthropomorphique de ce qui nous entoure, s’applique aussi à notre façon de percevoir les robots. On peut souffrir, ressentir de la peine, de la pitié ou de l’amour pour un robot. Le cinéma nous en donne quelques exemples : Dans les films Métropolis de Fritz Lang (1927) ou dans Ex machina d’Alex Garland (2015) le héros tombe amoureux d’un robot qui a l’apparence d’une femme. Dans Her de Spike Jonze (2014) Joaquin Phoenix succombe même aux charmes d’une intelligence artificielle désincarnée, Samantha, avec qui il entretient une relation purement verbale.

On trouve d’autres exemples dans la réalité. Sur la chaine YouTube de Boston Dynamics, célèbre fabriquant américain de robots, on peut voir des ingénieurs qui n’hésitent pas à martyriser un robot et le faire tomber. Plusieurs internautes se sont émus de cette brutalité, comme s’il s’était agi d’un être vivant.

La question de la perversité

Est-ce que le sadisme de celui qui tape dans notre robot, Foot, est comparable à celui de celui qui donne des coups de pied à un enfant ?

Est-ce que ce n’est pas de construire ce robot qui est sadique ?

Protéger un corps par sa capactité à souffrir

Il souffre donc on ne le tape pas donc il s’abime moins vite.

Est-ce vraiment de la douleur

C’est quoi la différence entre Foot qui souffre et un humain qui souffre ?

Mise en scène de foot, hypothèses de travail.

version 3 (validée)

  1. Fabien introduit foot dans son carton et lui donne des coups de pied de plus en plus fort.
  2. Foot crie de plus en plus fort.
  3. Bertrand et Léon semblent génés mais n’interviennent pas.
  4. C’est finalement Alan qui ordonne à Fabien d’arrêter.
  5. Bertrand repose Foot délicatement sur son étagère.

version 2 (abandonnée)

  1. Léon vient avec un carton et un bloc note et demande à Fabien de donner un coup de pied dans le carton. Il prend des notes
  2. Plus tard, Bertrand et Fabien de temps en temps, l’air de rien, machinalement, donnent des petits coups de pied dans des cartons.
  3. Un jour, lors d’un petit coup de pied, un carton gémit. Très léger étonnement se dessine sur le visage de celui qui l’a frappé. Peut s’ensuivre un test informel de foot. Coups de pied de différentes intensités, et autres interactions.
  4. (optionnel) Un jour, foot est évoqué pour répondre à des questions précises d’intelligence machine parmi celles évoquées dans la première partie de ce fichier.

Exemple de texte d’intro du test

Je voudrais te faire passer un test Fabien. Es-tu d'accord ?
Réponse : _______
Il s'agit d'un test à objectif caché.
Je ne peux rien te dévoiler sur la finalité de cette experience.
Je te demande donc de te contenter d'obéir aux consignes sans poser de questions.
Le protocole de ce test m'interdit de prononcer autre chose que ce qui est écrit sur cette feuille. [montrer la feuille].
Acceptes-tu ces conditions ?
Réponse : ______
[poser le carton à un mètre des pieds du cobaye]
Frappe dans le carton.
Observations : __________________________________________

version 1 (abandonnée)

Soumettons le public à un test de sensibilité anthropomorphique : Sur le plateau un carton dans lequel Bertrand donne un coup de pied. Pas de réaction dans le public. Léon vient dessiner un visage marqué par la douleur sur le carton. Nouveau coup de pied. Frémissement dans l’assistance. Le carton subit encore un coup et commence à gémir, à pousser des cris de douleur. Les spectateurs sont maintenant choqués et pourtant, dans ces trois situations, il ne s’agit que de matière inerte.


Voir la fiche de foot, le robot en carton qui souffre : Foot


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